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« Solitude entourée »

C’est le terme utilisé par ma « copine cafés improvisés », alors que nous discutions de la situation des mères cet après-midi.

Je lui racontais ma visite chez une amie commune le matin même, une amie qui est épuisée, et désormais suivie pour un burn-out. Encore une. Avoir des enfants qu’on appelle « à besoins particuliers » est un poids extrêmement lourd à porter, parfois trop lourd… 

A l’heure des réseaux dits « sociaux » où tout le monde est en « connexion », où l’accès à l’information est facilitée, où les livres sur toutes sortes d’éducation pullulent, où les podcasts avec des conseils sont disponibles, il est quand même incroyable de voir beaucoup de mères (je parle d’elles car je suis en contact avec des mères; les pères ne sont pas très bavards, mais n’en pensent certainement pas moins… ce serait bien d’avoir leur avis, pourtant… bref… je m’égare – encore) sombrer. Se comparer. Se sentir nulle. Ne pas se sentir reconnue. Ne pas être écoutée, ni entendue. Finalement, se sentir seule. Tellement seule, alors qu’on est à l’ère de la super connexion… Alors qu’elles ont de la famille, des collègues parfois, des copines, un mari (parfois), et leurs enfants! Mais seule. Pourtant, le dicton le dit : « Il faut tout un village pour élever un enfant »… 

Ce sentiment de solitude, je l’ai moi-même éprouvé très tôt dans ma nouvelle vie de maman: ce fut le retour à la maison. Il n’y a pas si longtemps, en Suisse, les papas avaient droit à un jour de congé. UN JOUR. DE CONGE. Comme pour un déménagement. Ce qui fait que soit le papa prenait sur ses vacances, soit prenait un congé non payé, dans les meilleurs des cas. Bref, même s’il était là une semaine, il fallait bien qu’il retourne bosser un jour ou l’autre. Et là, je me suis retrouvée dans mon appartement, dans mon nouveau rôle de maman, un nouveau corps pas totalement remis de l’accouchement ni du post-partum avec des hormones en folie et un sommeil inexistant, un nouveau rythme de vie (impossible de prendre une douche au début ni de manger chaud!!), un nouvel être dont j’étais à 200% responsable (puisque le papa travaillait) et qui ne comptait que sur moi pour répondre à tous ses besoins… SEULE. Sans personne à qui parler de mes doutes sur le moment (les forums quelques années plus tard m’ont bien aidée, vraiment…), de mes peines, de ma fatigue, de mes douleurs (physiques). Ma maman travaillait elle aussi, comme beaucoup de mes amies. J’allais de temps en temps voir une infirmière de la petite enfance ou le pédiatre, j’avais heureusement une copine qui avait eu un bébé en même temps que moi avec qui je pouvais discuter… Heureusement. 

 

J’aurais voulu être avertie de cette solitude de la nouvelle maman. J’aurais aimé connaître les « maisons vertes » plus tôt. J’aurais voulu savoir qu’il y avait des forums de discussion. 

Ce n’est pas pour rien, je crois, que j’ai créé ce site mais surtout le forum qui allait avec, ni le groupe facebook privé… Juste pouvoir être écoutée, donc finalement, ne pas se sentir toute seule. Ce virtuel-là en a aidé plus d’une, ça, je le sais. Malheureusement, cela s’est perdu avec la culture  de l’instantané, de la performance, de l’apparence, du beau facile, soit les vidéos sur insta et tik truk. 

J’espère juste que si une maman, qui lit ce texte, ressent le besoin ou l’envie d’écrire, je suis toujours disponible par mail… ça arrive encore de temps en temps, et si je peux donner un peu de mon temps pour être à l’écoute, c’est avec plaisir!

info(at)familles-nombreuses.ch

 

 

 

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