118 – Post Tenebras lux
Ami des ténèbres et de la lumière, bonsoir !
Mon lecteur érudit (Si, si ! J’en ai un !! Lecteur jaloux et médisant…) aura compris que je ne m’embarque pas dans une chronique située dans Gotham City… Malgré le logo de Batman qui orne le bide de no 6 dont le pyjama trop tendu ne dissimule que partiellement le baby speck…
Non, Genevois (je n’ose parler d’ami, il y a des limites à l’ouverture d’esprit du Père qui a déjà hésité à accepter que no 6 – encore lui ! – ne naisse à l’hôpital de la Tour, en faisant de fait de lui un genevois…), il ne s’agit pas non plus d’une visite ou mise à sac de Genève par les punks…
Pourquoi Genève ? Post Tenebras Lux ? La devise de Genève… Le titre… Ok, trop subtile… Faut vraiment que je culturise un tantinet mes lecteurs…
Le Père va juste te conter, lecteur adoré et néanmoins béat d’admiration, une simple semaine normale, d’une famille tout ce qu’il y a de plus normale…
Une biche s’immobilise au milieu de la route, l’oreille tendue, pour profiter des quelques minutes de quiétude matinale, alors que le soleil commence à peine à poindre derrière les Dents du Midi, au loin… Elle tourne son profil aérien, sans doute pour profiter de la vue sur les sommets enneigés…
«Qu’on l’a pennnnndiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuueeeeeeee….. Avec ses triiiiiiiiiiiiiiiiiipeeeeuuuuuuuuuuuuuuoonnnnnnnn !!! Eeeeuuuuh eeeeuuuuhh euuuuuh !!! »
Oui, ami lecteur féru de physique, l’effet doppler pourrait ruiner même un solo de Monserrat Caballé… Alors le Père, par -3,7 degrés, à une heure totalement indécente, avec 2 épaisseurs de buff sur la bouche, malgré ses infinies qualités vocales, fait comme il peut, mais ce n’est pas terrible ! Fort heureusement pour sa réputation internationale, hormis la faune et la flore, peu de spectateurs sont levés et habillés aussi tôt.
La biche a naturellement disparu, à l’approche de ce bruit atroce, sentant le danger et la fin de sa vie…
Le Père arrive au bureau à 7h15, mange et se douche avant l’arrivée de son collègue.
Effectivement, lecteur perspicace, malgré le COVID, nous sommes régulièrement plusieurs au bureau. Le Père survit chaque jour à 6 punks de tailles variées, ce n’est pas pour se laisser emmerder par une saloperie de virus microscopique, eût-elle le goût douteux d’être produite en Chine !
Donc les vacances pascales arrivent bientôt.
Lundi, no 3 en escaladant le portail, choisit bêtement de tomber du côté des cailloux au lieu de choisir l’herbe, il est espiègle… Belle bosse et un peu de sang, mais rien de grave. Même s’il ne semble pas nauséeux ou avoir de perte d’équilibre, il faut le surveiller quelques temps.
Jeudi, no 6 vomit, à 6h du matin, pour réveiller tout le monde ! Pas de pot, Le Père est déjà debout, prêt à partir à vélo… Il laisse donc, lâchement, Madame gérer l’incident et junior qui est un brin fâché par l’expérience.
Pendant la journée, quel bon père !, il s’enquière de l’état des troupes au domicile et tout semble calme : no 6 est resté à la maison, mais il n’a point rendu depuis ce matin, ce qui est bon signe. Le Père classe l’événement sans suite et se dit que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes…
EHEHEHEHEHEHEHEHEEHEHEHEHHEEEEEEEEEEEEEEEEE !!!!
L’innocence et la naïveté du Père font plaisir à voir ! Après toutes ces années, c’est rafraichissant !
Dans la nuit de jeudi à vendredi, no 3 commence à vomir. Il va consacrer à cette activité divertissante et conviviale une partie de la nuit. Comme il a pris une volée peu auparavant, il est décidé que Le Père va aller perdre quelques heures aux urgences, pour vérifier que ses vomissements sont bien consécutifs à la gastro et non un signe de commotion…
Urgences de Nyon… encore…
Ok, faut sonner à la porte… Oui, oui, je connais…
Ah, toi tu es le frère no 4 et no 5 ! Hein ?! Ok l’urgentiste qui fait le tri a deux enfants qui ont été en classe avec no 4 et 5… Famille de stars !
Après 2h d’attente, l’interne reconnaît Le Père : «c’était pour quoi déjà la dernière fois ?! – Euh… ma fracture du poignet ou le trou dans le pied de no 5 ?! – Je ne sais plus, je vous ai reconnu à la taille et aux chaussures… ».
Confirmation que no 3, malgré son application, n’a pas tapé assez fort le caillou et que nous sommes dans la m… enfin dans la gastro ! Le Père sphynctérise un peu, mais se réjouit de la perte de poids à venir : il est plus large que haut (ce qui, dans son cas, veut vraiment dire quelque chose !) et la saison de trail approche à grands pas !
En rentrant de l’hôpital, no 3 va mieux, mais il file se coucher et dort rapidement, alors que le soleil n’est pas encore couché. Il n’a pas revomi depuis le matin, mais n’est pas suffisamment bien pour avoir envie de manger, extrêmement mauvais signe pour lui !
Lorsque tu en as 2 qui vomissent, en général, mais surtout à la veille d’un weekend où tu dois aller manger chez belle-maman, futur jeune père, tu sais qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark et que les temps vont être sportifs…
Pendant la nuit suivante, c’est no 5 qui vomit quelque fois.
Au matin, no 4 s’y met avec enthousiasme mais une retenue certaine : il ne vomira qu’une fois.
Il est décidé que Le Père garderait les vomitos pendant que Madame se rendrait en terres fribourgeoises pour ripailler en famille.
No 1 et 2, comme les adolescents dignes de ce nom, vivant en ermites dans des grottes (ou à défaut, dans leur chambre) ne semblent pas atteints.
Après un petit déjeuner traditionnel – menaces, gags d’adolescents lourdingues, provocations diverses, hurlements et va en haut ! – Madame embarque les rescapés pour aller chez sa mère…
Il faut noter que le nombre restreint de punk ne les empêche pas de se battre pour la place dans le Multiple Punks Transporter II (Le Bus, deuxième du nom). Le Père a une vague tentation pour la méthode Macron (brève communication dans la presse pour la forme et l’apaisement et emploi massif du flashball en visant là où ça pique) mais respire : c’est Madame qui va en supporter 4 pendant une heure !
Le reste de la journée se passe plus ou moins bien… Hormis no 4 qui est effondré de rater la chasse aux œufs, consolé par Le Père qui lui confirme qu’il ira bien chez grand-maman, lorsqu’il sera guéri.
Pour parfaire cette journée idyllique, no 5 doit mettre le film qu’il regarde sur pose 27 fois pour courir au toilette… Point positif, il ne vomit plus !
Comme dit le proverbe slave : vomi pendant la nuit, journée de merde !
Vu l’état des troupes, le repas n’est pas excessivement compliqué : un peu de riz.
Madame rentre sans no 1 et 2, restés en terres Fribourgeoises pour que la tournée des grands-parents se poursuive. Nous pensons que, eux au moins, auront échappé à la gastro… Jusqu’à mardi matin : La Princesse se plaint de la gorge… MON DIEU, C’EST PEUT-ÊTRE LE COVID !!!!!!!!!
Je déconne, lecteur crédule, c’est probablement une angine… Respire, repose ton auto-test et calme toi… Ca va aller…
Belle-maman n’a pas peur et pense aussi que c’est probablement une angine, elle décide de garder ma nana pour qu’elle profite des vacances et de voir sa cousine.
Madame commence à se sentir mal lundi en fin de journée. Le Père qui est la bonté incarnée, reste le mardi au domicile afin de la laisser profiter de ses loisirs tranquille. Elle est dispensée de s’occuper des punks et peut vaquer librement à ses nausées.
Le Père est content de profiter des punks, Madame survit…
C’est tout naturellement lui qui tombe malade mardi soir, après une grosse nuit, il reste au domicile pour végéter en état de mort prochaine, mais retourne au bureau le lendemain… C’est sympa les vacances, mais il y a un peu d’activité et bosser depuis la maison avec 6 punks en vacances n’est pas aussi drôle qu’il ne le pensait. Le Père retourne rapidement se réfugier au bureau, ce qui est mieux pour tout le monde…
Il y aura eu quelques balades sympathiques, Madame ayant décidé d’aérer les punks selon le précepte simple que, malgré leur caractère jovial et primesautier ainsi que le fait qu’il faille supporter leurs râleries et plaintes au départ, ils sont nettement plus paisibles entre eux en pleine nature et dorment beaucoup mieux après le contact du grand air.
Après 2 semaines de vacances, les punks ont pu passer un peu de temps avec les grands-parents et sont sur pied pour retourner à l’école… C’est heureux, car malgré tout l’amour qu’elle leur porte, Madame commençait à trouver le temps long.
Reposez-vous, en cette fin de weekend, vous avez encore l’air crevés !