84 – Vive numéro 6 !!!
Amis de l’hôpital et de l’accouchement, bonsoir !
Une autre ! Une autre ! Une autre !
A la demande générale d’un fan qui n’a pas pu venir, et pour aider les futurs pères ou futurs maris en détresse, une autre ! Bon, d’accord… Mais cette fois je vais faire une chronique différente… Uniquement pour les futurs pères ou futurs maris… Sans misogynie déplacée, cela va de soi !
Suite à la naissance de numéro 5 et malgré un talent infini, Le Père ne pourra probablement pas égaler sa chronique de janvier 2015… Il est des horizons indépassables, des océans imbuvables et des chroniques historiques inégalables… C’est la raison pour laquelle, je vais te parler d’animaux, plutôt que d’essayer de te divertir avec la grossesse de Madame et de faire mieux que ce que je fis il y a moins de 2 ans…
Ami lecteur, ou poète de tout poil, la nature est normalement bien foutue, bien que je n’y sois pour rien… Le requin blanc inspire une légère crainte au baigneur où qu’il soit dès lors qu’il n’a pas pied et ne voit pas le fond, on se méfie d’un cobra royal ou d’un tigre et les dendrobates revêtent une couleur vive pour que les autres bestioles se méfient de leur poison…
Mais il arrive que mère nature se plante gigantesquement à l’occasion… A se demander s’il y a vraiment un grand ingénieur qui surveille tout là-haut… Ou s’il est vraiment bien intentionné à notre égard… L’hippopotame semble par exemple sympa, mais cette bonhomie engendre chaque année des accidents et décès par manque de méfiance envers cet animal pas si cool et débonnaire qu’il n’y paraît.
Dans son infinie mansuétude, la nature a voulu te prévenir, futur père idéaliste, jovial et insouciant, et éviter que tu ne fasses trop d’enfants ! Normalement, 9 mois de grossesse et un accouchement sont sensés te décourager de toucher une femme pour les 98 années suivantes… Le cas échéant, le contact avec un enfant de plus de 2 ans devrait aussi agir efficacement comme contraceptif efficace à 99%, dans le cas peu probable où tu pourrais assez dormir pour encore avoir un reste de libido… Nous mettons d’ailleurs à disposition 5 enfants à titre contraceptif, pour une somme modique, pour une journée ou tout un weekend… Il est garanti que Madame ne voudra plus de punk, mais risque aussi ne plus vouloir que tu la touches avant sa ménopause… On ne peut pas toujours tout avoir non plus !?
Ok, comme tout père, Le Père a dû signer un protocole fantôme l’obligeant à ne pas divulguer ce qu’il a vécu, enfin subi, pendant cette période jusqu’au lendemain de l’accouchement… Pour toi, lecteur privilégié, Le Père est prêt à tous les sacrifices et va braver l’interdit…
Ta femme est enceinte… Je t’expliquerais volontiers comment c’est arrivé mais, même pour les plus niais ou encore naïfs (sans télé, téléphone, internet ou copains… il doit rester 1-2 Amish qui ne savent pas encore comment on fait, mais ça restreint la base de lecteurs…), internet regorge d’explications, plus ou moins pornographiques, et si tu n’as pas encore acquis les connaissances de base à ton âge, je pense qu’une conversation avec ton paternel s’impose de toute urgence…
Donc, ta femme est enceinte, disais-je… Pour revenir à la nature, elle ressemble plus à l’hippopotame qu’au requin… Non, pas à cause du bide, père déconcentré, folâtre et téméraire, (tu sais bien que Le Père ne se permettrait jamais de tels propos !) mais à cause de l’aspect inoffensif, rond et maternel qui ne peut te laisser présumer de sa dangerosité… Sans parler de l’humeur et des réactions épidermiques gérées par des hormones libérées par tonne… Tel le 28 tonnes fou piloté par un jeune alcoolique sous speed !
La gestion émotionnelle de la femme enceinte ressemble, en fait, à celle des punks : elle peut à tout moment se mettre à pleurer ou t’arracher la tête pour une raison incongrue, sans signe préalable de danger…
Si tu es doué pour les relations humaines et extrêmement zen tel le bonze orange de ZZZZ, tu pourras peut-être survivre à une ou deux grossesses (si la nature a malheureusement échoué à te dégoûter de faire plus d’un bébé)… Mais invariablement, à la fin, on arrive au moment fatidique, à l’instant dit magique : l’accouchement…
Là, je veux bien qu’il y ait propagande, mais je pense sérieusement que la personne qui a réussi à faire gober à toute une génération qu’un accouchement est magique est le mec en charge de la propagande de Kim Jong Un, le genre de gars qui parvient à convaincre des millions de personnes qu’elles sont libres et heureuses, bien qu’elles meurent de faim et risquent de finir dans un camp pour un oui ou pour un non, pendant que Kim vit peinard dans un palais à entretenir sa coupe de cheveux pourrie et ourdir des complots contre les éventuels membres de sa famille encore bêtement en vie malgré ses nombreuses tentatives…
La gynéco a décidé qu’il n’y avait plus assez de liquide et qu’il va falloir provoquer… Petit guide de survie pour le jeune futur père qui, bien que marié, manque d’expérience et de subtilité dans les relations conjugales… Premièrement : si on te dit : Madame manque de liquide, c’est préoccupant, tu hoches simplement la tête d’un air grave sans rien dire et compatis dignement… Evite de parler de payer par carte (à la place du liquide – hors sujet) ou de conseiller d’aller refaire les niveaux au garage (dangereux et tes compétences mécaniques bien que fortes utiles pourraient t’attirer des ennuis !). Tu prends note et laisse Madame gérer, tu la consoles si elle pleure et c’est tout !
Pourquoi elle pleurerait ? Ben, elle est enceinte, non ?! Donc il n’y a pas vraiment besoin qu’il y ait une raison, si ?! Elle peut pleurer parce qu’elle est inquiète, que l’accouchement devient plus concret avec cette nouvelle, ou approche, ou ne sera pas à la date espérée, ou parce qu’elle est heureuse, ou pas, … enfin tu saisis le concept…
Une nouvelle fois, Madame boitant dans la maison (non, lecteur peu assidu, je n’ai pas tapé dessus – ça ne se fait pas pendant la grossesse !? – elle est montée sur une chaise Ikea et s’est éclaté la cheville quand la chaise a basculé lâchement) pour chercher sa valise, La Blonde au rapport a pris ses quartiers dans notre manoir et est prête à rester pour quelque temps pour surveiller la punkaille si besoin : le départ est proche !
C’est tout naturellement à ce moment que, comme tout bon mari bien préparé et coutumier de la chose (on en est quand-même à numéro 6, ce n’est pas comme s’il s’agissait d’une nouveauté ou d’un plongeon dans l’inconnu !), je commence à préparer mon sac de survie : coca, lecture pour quinze jours, bonbons et batterie externe pour mon téléphone…
Le Père est prêt en moins d’une demi-heure, preuve d’une sagacité à toute épreuve, et descend sous le regard noir de Madame… (Une nouvelle fois, futur père, n’essaie pas l’humour avec Madame à l’approche du terme, c’est un coup à être blessé…) Pour lui dire, en toute mauvaise foi : « bon, ça va, t’es prête ? ». Ok, cette approche n’est envisageable que si Madame a un certain humour (peu probable, je te rappelle, futur père encore bien naïf, que les femmes n’ont pas d’humour, surtout lorsque le terme de la grossesse approche…), ne peut pas te poursuivre ou te jeter d’objet contondant (donc avec un fort handicap… La grossesse ne la freinant pas totalement, nous recommandons la prudence la plus rigoureuse) ou si tu es marié depuis vraiment très longtemps et que le divorce est quasiment impossible, du fait du nombre de punks que tu as… En même temps, à part tous les papiers pour elle et pour junior (cartes d’identité des autres punks, livret de famille, attestation d’assurance,…), et ses affaires pour 2-3 jours, elle n’a pas grand-chose à prendre, normal que sa valise soit déjà prête…
Or, nous partons ! Bisous aux punks, promesse de repasser les coucher une fois que Madame est installée et départ pour un nouvel hôpital… Encore ? Eh bien oui… La gynéco de Madame doit vraiment avoir mauvais caractère pour qu’elle ne puisse plus travailler dans les hôpitaux précédents… A moins que ce soit à la suite de plaintes de clientes décédées ou d’accouchements ratés… Le Père est méfiant et a soudain des gros doutes quant aux probabilités de survie de Madame, mais les garde prudemment pour lui pour ne pas l’effrayer ! Nous avions fait, enfin Madame pour être totalement précis (j’ai déjà tout fait avant, elle peut bien faire la grossesse et l’accouchement !), les 4 premiers punks à Morges et numéro 5 à Nyon. Pour numéro 6 Madame a le choix entre la clinique Cécile et l’hôpital de la Tour… Donc Lausanne ou Genève, junior va déjà débuter sa vie avec cette tache indélébile : il sera né Genevois ! Bon, malgré cela et que ce soit le sixième, on essaiera de l’aimer, si c’est vraiment nécessaire !
Comme c’est Genève et que nous sommes vendredi… Oui, Madame avait neuf mois de grossesse, il fallait que l’accouchement soit prévu un vendredi soir, de l’autre côté de Genève… Au début des vacances des Vaudois ! Ca te montre bien que, une fois de plus, elle fait tout pour te mettre de bonne humeur ! Je n’invente rien, là !? Toujours dans un souci de survie, bassement, je ne dis rien…
Donc, comme c’est à Genève, nous avons prévu une heure pour nous rendre à la mat… Et à mon immense surprise, nous mettons un peu moins longtemps. Compte-tenu de l’heure, le point positif est que le parking, habituellement blindé, est désert ! Nous nous annonçons poliment et Madame se voit indiquer sa chambre. A peine installée, elle est prise en charge par une sage-femme qui l’emmène en salle d’accouchement pour un examen…
Là aussi, sans vouloir critiquer ou faire la langue de p… On parle de sage-femme… Je suis fan d’oxymore, mais je trouve le jeu de mot un peu facile et ne vais pas m’appesantir indûment… Mais je trouve drôle que les mêmes féministes qui se battent pour qu’on dise une auteure ou auteuse, je ne sais plus bien, ne se battent pas pour qu’un sage-femme homme soit appelé un sage-homme… C’est marrant comme l’égalité unilatérale ne dérange pas trop les activistes… Il serait intéressant que j’aille en débattre avec des féministes lors d’une manifestation…
La croyant en de sages mains, enfin de bonnes mains, je repars pour le Punkoir (manoir des punks) pour coucher ceux qui doivent encore l’être et rassurer tout le monde… Dans ce sens, il me faut 23 minutes pour rentrer, presque sans excès de vitesse, plus facile et surtout agréable ! La Blonde a très bien géré les punks qui sont habitués à elle et semblent presque obéir. Je rassure les plus sensibles, recouche 6 fois numéro 5, couche les deux grands et mange un bout : la nuit ou la journée suivante sera longue !
Retour à la mat, Madame est en chambre, numéro 6 n’a pas l’air de se laisser provoquer (z’y va, crâne de mort, sors de là bouffon d’ta rom !) ou attirer par des petits bouts de pains, comme je le craignais, il faut donc prévoir de passer la nuit avec des casse-couilles, enfin des infirmières, qui passent régulièrement pour voir si on a besoin d’elles… Eh ! Elles passent pour voir si on a besoin d’elles !? Tu es innocent et peu enclin à visiter les hôpitaux, tu ne sais donc pas forcément que Madame est sur un lit qui possède, au minimum, un bouton d’appel en cas de besoin ou d’urgence… Clairement là c’est fait exprès pour éviter des coûts exorbitants aux caisses maladies suisses : on rend le séjour de Madame le moins confortable possible, sans en avoir l’air, pour éviter qu’elle ne décide d’y rester (pour éviter de rentrer s’occuper des punks ou fuir son mari qui, bien que très classe, sympa et jovial, est un casse-couilles à ce qu’il paraît)… C’est moche et vil !
De la même manière, futur père, attends-toi à de nouvelles souffrances… Tu as déjà tout fait jusque-là comme nous l’avions dit, laissant à Madame juste la grossesse et l’accouchement, et là c’est Madame qui dort sur le lit, et toi sur un pauvre fauteuil au design pourrave, au confort digne d’un camp nord-coréen et à la couleur urine artificielle de ragondin joufflu… Nuit en morse : peu de sommeil de mauvaise qualité et phases de réveil tête au fin fond du c… Au matin les blanches apportent un petit déjeuner pour Madame… Une nouvelle fois, tu peux claquer la gueule ouverte, tu n’auras rien à manger ou à boire ! Remarque, vu où tu as la tête, et ton haleine de renard, tu viens de décider de ne pas manger ou boire tout de suite !
Au profit d’un examen gynécologique – auquel je ne pense pas devoir absolument assister – j’exploite une minute d’inattention de Madame pour descendre à la cafét de l’hôpital. Le menu n’a pas l’air pas trop mal, ce qui est moyennement surprenant, vu le prix de la journée sur place, mais une micro ligne, tout en bas, écrite en fonte taille 0,0002, attire mon attention… Elle indique que le menu n’est dispo qu’en semaine… Donc je prends ce qui est disponible : une pauvre salade et un petit ballon avec un bout de fromage.
En repartant pour retrouver Madame, je veux prendre une barre chocolatée, enfin un snickers, et mets des pièces dans la machine… La tringle métallique tourne, tourne, tourne, le snickers avance, commence à tomber et… S’immobilise !!! Le Père est une force de la nature et a une brève hésitation… Il renonce finalement de justesse à défoncer la devanture de l’appareil à coup de poing ou pied, juste par acquit de conscience et pour se détendre… Au lieu de cela, maturité et zénitude incarnées, il va demander, sans hurler, à une employée locale de l’aide… Il finit par avoir sa dose de sucre, la machine ignore qu’elle est passée à un écrou de mourir dans d’atroces souffrances pour terminer revendu au poids par un rom ou un malgache trafiquant de métaux !
Les choses n’avancent pas trop dans la chambre de Madame… Numéro 6 n’est pas pressé de découvrir le monde ou de se voir confirmer que tout le bruit qu’il a entendu depuis le ventre de sa mère était pas mal atténué par le susmentionné bide ! Il est décidé de passer en salle d’accouchement en début d’après-midi pour accélérer les choses et lui signifier que, ça va aller pour les caprices, on n’a pas que ça à faire, il faut sortir, merde à la fin ! En plus la gynéco part en vacances le lendemain, il faut qu’il sorte ! Madame râle : elle voulait qu’il naisse un jour impair… Le Père, fin connaisseur de la pensée humaine, ne fait aucun commentaire malgré une puissante envie…
Enième contrôle, j’ai presque envie de dire à Madame que même le Multiple Purpose Punk Transporter MPPT, qui est une daube mécanique sur roulettes fait par un ingénieur allemand alcoolique dépressif qui voulait ternir l’image d’exactitude et de qualité du pays et de la marque, n’a pas besoin d’autant de contrôles, mais, une fois n’est pas coutume, la perspicacité et la délicatesse du Père – ou son instinct de survie, c’est selon – lui sauvent la vie et ma remarque reste mentale…
La salle d’accouchement ressemble… à une salle d’accouchement ! Ballon et baignoire dans un coin, lit pour accoucher et pas mal de merdier médical qui ne sert à rien… Si, si, ça ne sert à rien : demandez à Madame, c’est encore elle qui a dû pousser et tout faire !
Comme d’habitude, rien n’est prévu pour le véritable héros de la journée : Le Père qui doit supporter l’attente, qu’on ne s’occupe pas plus de lui que d’un pauvre caleçon sale et troué, la faim, la soif,… Pendant que Madame a tout ce qu’elle veut et ne doit que se concentrer sur sa respiration… Décidément, pour un hôpital de ce niveau ou cette renommée, je trouve surprenant qu’ils aient des chaises ou fauteuil de merde partout ! C’est à se demander s’ils ne font pas exprès !?
Là aussi c’est une des grandes arnaques du féminisme actuel !!! Si tu te plains de quoi que ce soit, même si c’est parfaitement légitime, comme lorsque tu rentres d’une course de plus de 50km dans les montagnes avec pluie, entorse, cloques et nature hostile et que tu émets une simple plainte légère, mais ô combien légitime, malgré le fait que tu te sentes comme un fonds de toilettes d’une autoroute Kirghiz après le passage d’un bus de prisonniers lépreux, Madame va te dire : oui, ben moi j’ai dû accoucher, ok ! J’en conclus lucidement deux choses :
1. Madame est égocentrique et ramène toujours tout à elle ou à son accouchement, même la souffrance des autres !
2. Qu’est ce qui est le plus dur : marcher / courir 50km ou plus, avec du dénivelé, de la caillasse, de la neige, des intempéries et les blessures ou rester allongé dans un lit à se concentrer sur sa manière de respirer en attendant que junior veuille bien daigner sortir ?! Je réserve mon jugement pour ne pas m’attirer de nouvelles lettres d’insultes, mais le futur père comprendra !
Après 5 punks, la gynéco fait quasiment partie de la famille et nous doit sa baraque, la piscine qui est devant, des voitures, des bijoux et les études à Harvard ou Yale pour ses 4 filles… Oui, j’ai oublié cette partie drôle : la gynéco de Madame a eu des jumelles… 2 fois ! Eheheheheheh ! Désolé, ça me fait toujours rire d’imaginer la vie avec 2 fois 2 jumelles ! Là je pense que même en Europe tu as le droit d’en noyer une ou deux…
Madame a mal, respire, se concentre. Il ne faut pas lui parler, éviter de ne rien dire, ne pas lire et ne pas être où on est… En plus de ne pas servir à grand-chose ! Tu l’auras compris, futur père, l’accouchement va te faire perdre du temps… Parfois beaucoup de temps ! Mais ton absence risque coûter plus cher en divorce que la perte de temps et l’inconfort… Tu dois donc y être, sauf à trouver une très, très, très, très bonne excuse… Ok, j’ai été présent à 6 accouchements et suis beaucoup plus créatif que toi en excuses à la con, donc évite d’entretenir l’espoir de pouvoir y couper et concentre-toi !
Je sors le temps d’un nouveau contrôle et profite de cet entracte pour contacter mon beau-père… Junior n’est toujours pas en vue et je ne suis pas sûr de quand je vais pouvoir rentrer voir les punks un moment… La Blonde sort de plus de 20h de garde punkale et je crains pour sa santé mentale et physique…
Retour sur le champ de bataille… Madame essaie de gérer mais souffre… Une nouvelle mention pour la médecine : pas foutu de trouver la maladie qu’on a et pas foutu de soulager les femmes qui accouchent pourtant depuis quelques années, à priori ! Il faut reconnaître, à la décharge du personnel médical, que Madame a choisi de se la jouer old school : sans péridurale, juste en mordant dans un bâton et avec des boules quiès pour Le Père…
Je vais te passer les détails, mais il faut quand même t’attendre à pas mal de bruit, les femmes ne gérant pas trop la douleur (est-ce que je gueule pendant un trail, moi !?) ou aimant se faire remarquer (à toi de choisir ce qui est le plus adapté à la situation). Numéro 6 finit par sortir, un peu rouge et fâché comme un squatteur en situation irrégulière, lui aussi se met à gueuler ! J’hésite à gueuler aussi, histoire de ne pas être venu pour rien… Normalement, à ce moment-là Madame réalise que, finalement, ce n’était pas si terrible et arrête de crier pour pleurer… Va comprendre les femmes ! Il s’avère que junior n’est pas fâché d’avoir été expulsé, mais a probablement un peu la dalle ! La vie d’un môme étant réparti équitablement entre dormir, bouffer et remplir sa couche, si couche il y a (ce que je ne saurais trop conseiller !).
Je reste un moment avec Madame et quand tout va bien et que les formalités administratives habituelles ont été réalisées : couper le cordon, suivre la pédiatre qui pèse et mesure junior, donner son prénom pour son petit bracelet (histoire de ne pas se le faire piquer par quelqu’un qui en a fait un moins beau ou a fait sa 8ème nana et n’en peut plus), quelques photos et fournir toutes les informations à Madame, dont la gynéco s’occupe pendant ce temps, et qui stresse déjà de l’absence de junior. Puis Le Père repart en courant avant même qu’elle soit rentrée dans sa chambre pour aller coucher les punks.
Malgré ce qu’on paie, le parking n’est pas gratuit ! Vu le temps que je suis resté garé, j’hésite à laisser la voiture de la Blonde et rentrer en courant, y mettre le feu ou défoncer la barrière… Heureusement, la dame de la réception m’indique que le premier jour est offert en cas d’accouchement !
Je libère beau-papa dès mon arrivée, m’excusant qu’il ait fait le trajet pour peu de temps… La Blonde part à sa soirée (ayant douché tous les punks, sans taser ou flashball : un exploit !) et je couche tout le monde. Elle revient plus tard pour dormir à la maison, souhaitant faire partie du premier voyage pour aller voir la merveille à l’hôpital. La réalité est qu’il est impossible d’aller à l’hôpital seul avec 5 punks dans une chambre avec un nouveau-né… Il y a des malades et des gens qui se reposent dans un hôpital et je ne veux pas leur imposer ça ou qu’un patient nous fasse expulser par la sécurité ! Je vois Madame 5 minutes avant de devoir partir en courant après numéro 5 qui rigole et crie, étonnamment vif malgré ses petite pattes…
Pour calmer numéro 5 pendant que les grands profitent de leur mère, je descends voir l’aquarium, suivi par numéro 3 et 4… Qui se collent devant la télé de la pédiatrie pendant que je porte junior et fais 39 fois le tour de l’aquarium.
Après 17 fugues de numéro 5, je décide de partir et promets à Madame que nous serons de retour l’après-midi… sans la Blonde, histoire de tester mon humour et ma résistance face aux provocations punkesques !
A ce stade, faisons une pause bien méritée dans la narration pour se reposer un brin… Et en garder un peu pour une chronique prochaine !
Dormez, vous avez l’air fatigué et la semaine n’est pas finie !