116 – Petite sortie valaisanne…

Ami du crampon et de la neige, bonsoir !

Hein ? 116, oui, 116!

Oh ! Lecteur impertinent, on n’est pas en démocratie, ici, comme Le Père aime à le rappeler aux punks !!! On est en dictature et je suis le dictateur de cette chronique ! Je mets 116 parce que j’ai envie… Et parce je n’ai pas fini la 115 ! Excusez-moi d’avoir un travail !!!

Alors qu’il vient de débuter un nouveau job, Le Père manque un peu d’assiduité sur la partie course et entraînements… C’est pour cette raison qu’il décide d’aller secouer sa couenne sur les coteaux de la région et envoie, tout naturellement, vendredi midi, une proposition indécente à son binôme…

– Motivé pour une sortie ce soir aussi ?

En effet, contrairement à lui, son binôme est motivé et s’entraîne avec la rigueur et le sérieux nécessaire à lui permettre d’atteindre ses objectifs de la saison…

– Désolé mais pas cette fois, je pars en valais skier avec la famille…

N’étant pas sorti une fois cette semaine, Le Père se prépare, à reculons, motivé tel le pangolin se rendant au restaurant chinois côté cuisine, à aller courir, par 2 degrés, vers 22h, à la frontale… Il a mangé un peu et trop tard, n’est pas au top et à dormi 3h, ça sent la grosse sortie !

Effectivement, il revient après 16km et 1h31, dépité malgré sa forme du moment et les 260m de montée, d’avoir mis si longtemps… Fort heureusement, on est de nuit et personne ne peut voir à quel point il a été pouilleux sur cette sortie. On gardera le secret, lecteur discret !

C’est donc beaucoup trop tard qu’il se couche, pour parfaire une semaine pathétique d’un point de vue sommeillesque, se rappelant, une fois de plus, qu’il dormira lorsqu’il sera mort… Promis !

Le Père est dans une bonne phase : changement de job (enfin !?), pas d’entorse (mais ne nous réjouissons pas trop vite, la journée n’est pas encore finie !), quasiment plus malade (juste un reste de toux de fumeur pneumoniaque cacochyme en fin de vie qui lui garantit une place dégagée dans les transports publics, lorsqu’il se donne la peine d’éructer un peu plus fort que nécessaire), pas trop dormi (mais qui a besoin ou le temps de dormir, de nos jours, je te le demande, lecteur compatissant !?), bref tous les signaux sont au vert !

A côté de ça, il est toujours gras comme un loukoum thon-kouign amann farci aux marrons, s’entraîne avec parcimonie et n’a pas suivi son programme depuis le 26 décembre… A ce stade, il se demande s’il ne va pas commencer la clope et le pinard, au point où il en est…

Pétri de bonnes résolutions pour ce weekend, il se dit qu’il va probablement aller rouler samedi et se joindra, si la négociation ministérielle aboutit, à des Léman Trails qui font une sortie depuis Saillon… Il serait content de revoir les 2 personnes qui étaient physiquement sur le tracé de la TDS et l’avaient encouragé, parfois lui ayant sauvé la vie même, ainsi qu’un autre coureur avec lequel il a déjà fait quelques bouts de chemin lors de courses en 2019.

Une solution est trouvée in extremis pour véhiculer no2 à sa journée d’échecs, la voie est libre et Madame donne son blanc-seing à une nouvelle sortie mémorable du Père…

Le samedi est habituellement assez chargé avec les loisirs variés des punks… Grasse mat jusqu’à 9h pour Le Père (qui s’est tout de même couché à 4h du matin, entre le repas tardif, la joie des quelques paiements à faire – c’est toujours meilleur de nuit ! – et le biberon de punk6 – oui, il en a déjà eu 2, mais il gueule comme un putois et Le Père commence à manquer de patience…), puis va chercher punk2 qui finit son match de handball pour l’emmener aux échecs, avec punk3 comme passager… Il faut ensuite faire à manger et aller rechercher no 2 (inutile d’essayer de le laisser aux échecs, ils finissent toujours par appeler ou le ramener…). Madame est autorisée à quitter la cuisine pour aller courir (la journée des femmes rend Le Père sentimental on dirait…), alors que Le Père profite d’un court répit pour dormir moins d’une heure…

Au réveil, Madame part avec punk3 et 4 pour la piscine. A la suite d’une demande insistante du 5e, il prépare les deux derniers punks à partir se balader… Ne parvenant pas à convaincre punks 1 et 2 de se joindre à eux, adolescence oblige, il dissimule leur téléphone portable, histoire de s’assurer qu’ils ne passent pas ce temps à larver sur un écran en bavant.

Le Père part donc avec ses 2 petits. Balade en direction de Schilliger pour aller voir les dinosaures (demande express du 5e !). Les punks courent, réussissent à éviter de se faire écraser le long des routes et en traversant et la visite se passe sans heurts : place de jeux et course d’un dinosaure à l’autre entrecoupée par la visite obligatoire de l’animalerie. Le Père croise un de ses anciens collègues, toujours en poste dans son ex-banque, avec ses 2 enfants. Perd 30 secondes punk 5 et 6 de vue mais sait qu’ils sont dans l’animalerie où il les rejoint.

De retour à la maison, tout le monde mange et est préparé pour le coucher… Le Père couche punk6, lit un moment avec punks 4 et 3 pendant que Madame s’occupe de punk 5. Quand numéro 4 monte se coucher, le grand se joint à son frère (3e) pour avancer dans la lecture de Harry Potter 3… Tout le monde est couché et Le Père se dit qu’il va vite manger, préparer son matos pour le lendemain matin et se coucher tôt… Il ne part pas avec son binôme à 3 ou 4h du matin, mais il va quand même falloir se lever vers 6h30…

Eheheheheheeheeheheeeeeeee !

Ok, le matos est prêt assez vite… Le Père mange vers 22h, sociabilise un minimum avec Madame et finit par se coucher peu avant 1h du mat…

Le réveil pique un peu, mais toujours moins que quand s’est pour aller bosser ! Il prend les dernières choses auxquelles il pense et descend. 2 et 4 viennent d’arriver en bas, rapidement rejoints par punks 5, 3 et 6… Dire qu’il faut les réveiller toute la semaine et qu’ils se lèvent tous seuls uniquement le weekend !!!

Petit déjeuner, le Père charge tout dans le MPPT2 et prend l’autoroute pour Saillon en essayant d’enfreindre un maximum de règles de la loi sur la circulation routière.

Arrivé avec plus de 10’ d’avance sur le parking, il commence à mettre en place son tape, protection sensée lui sauver ou tout au moins réduire au minimum la probabilité d’une entorse… Les autres coureurs arrivent petit à petit, dont un en courant (il a déjà fait plus de 1’000m de dénivelé !!!) et après les salutations de rigueur (merde au corona virus, on est des trailers et on n’a peur de rien ni personne !), la petite équipe se met en marche.

Nous partons assez gentiment en marchant et c’est bien : ça monte assez vite. Le temps est splendide, c’est un peu boueux ou mouillé (en langage trail cela signifie qu’une partie de la chaussette dépasse légèrement de la flaque de boue dans laquelle ta godasse et une partie de ton mollet viennent de disparaître) par endroit, mais la journée s’annonce splendide et on a estimé qu’il devrait y avoir un peu de neige sur le haut du parcours, après la forêt !

Nous partîmes 500, mais par un prompt renfort… Ok, on part à 5, mais l’idée est la même… Alors on monte ! Passage sur la passerelle à Farinet… C’est la crise, mais ça les aurait défrisés de mettre un peu de matière autour de ce pont à 2 balles ?! Sinon allons-y carrément : on ne met qu’une corde et on traverse en rappel ? Ou encore mieux : on ne met rien et on essaie de sauter ! Faire un pont c’est un job, mais là c’est juste l’échantillon en attendant de se faire livrer un vrai pont définitif, ça ne peut être que temporaire !!! Allez, soyez un peu sérieux et remettez le vrai pont pour la prochaine sortie…

Le Père et ses collègues et néanmoins coureurs survivent étonnamment au passage de la vile passerelle… La montée se poursuit dans la bonne humeur, devancée par le chien de l’un des coureurs.

Nous arrivons progressivement à la limite de la neige, puis sur la neige carrément… Rire des 2 plus légers, sur un chemin plat, de voir les 3 suivants s’enfoncer régulièrement ! Pas facile de progresser : la croûte n’est pas assez solide pour rester tout le temps en surface mais résiste assez pour laisser l’espoir qu’elle tienne… Perte d’énergie et ralentissement obligatoire, démarche hilarante pour les deux premiers qui nous regardent patauger d’un air goguenard.

Heureusement, nous arrivons au volet « forêt » de cette magnifique aventure… Il te souvient sans doute, lecteur hypermnésique, que nous partions du postulat que la partie forêt serait sans ou avec peu de neige…

Un poteau avec l’habituel petit panneau jaune des sentiers de randonnée suisses indique une direction… C’est vrai que techniquement la neige à l’air de former une sorte d’espace un peu plus grand entre les arbres, mais parler de sentier… Il faut vraiment beaucoup d’imagination…

Trailer un jour, trailer toujours : rien à faire de la neige, ça ne doit pas être sur plus de quelques centaines de mètres de dénivelé, on y va.

A ce stade, lecteur sportif, utilisateur confirmé d’un tapis de course dans un fitness climatisé, il est temps d’éloigner tes chaussures d’intérieur et les enfants de ton écran avant de poursuivre… Je ne te cache pas qu’on va quitter la civilisation pour rentrer dans la vraie nature, le sport avec un grand S, le trail avec un grand tas !

Donc on progresse. Oublié la vitesse, la course ou même la marche. Le canidé profite un temps du mode 4×4 pour faire la maligne devant, jusqu’à ce que la neige lui arrive en haut des pattes et qu’elle doive sauter pour progresser… Le Père a pitié d’elle et prend la tête de l’expédition. Ca avance, certes, mais ce n’est pas la vitesse des grands jours. Le Père peine parfois à savoir où commence le chemin et où finit la pente, mais cela lui rappelle 1 ou 2 sorties avec son binôme… Il fait même un selfie, malgré sa haine – légitime ! – du selfie, pour prouver que oui, à un moment et malgré son âge et son état, il était devant !!!

Il fait beau, on n’a pas froid (sauf un vrai sportif qui n’a qu’un short en bas…) du fait de l’effort pour progresser, la neige anesthésie idéalement les orteils qui n’ont pas trop la sensation de mouillé. Le paysage est magique avec les arbres croulants sous la neige et le chemin que nous traçons. La neige est légèrement cartonnée en surface, j’enfonce parfois jusqu’à mi-cuisse, tout le temps jusqu’au genou. Ça chauffe les petites pattes arrière, mais c’est joli, sympa et le paysage est magnifique. Nous montons toujours.

Nous rejoignons finalement un chemin, une trace dans la neige et une dame arrive de notre droite chaussée de raquette. Nous continuons notre ascension, cette fois en empruntant un chemin qui a déjà été pratiqué. La progression est nettement plus aisée et nous parvenons à Ovronnaz et montons en direction de la buvette de Loutze. Le Père titille un moment l’initiateur de la sortie et ils entament un bout de course en côte, dans la neige… Malheureusement, Le Père n’a étonnamment pas le même niveau et ralentit assez vite pour appeler la cardio mobile, histoire de faire redémarrer son cœur.

Moments sympas sur la terrasse de la cabane de Loutze, au soleil. Nous sommes rejoints par la copine de l’organisateur, montée en ski de rando… Notre jeune collègue est redescendu en courant pour refaire un bout de la montée avec elle… S’il n’était pas aussi sympathique, Le Père trouverait moyen de le haïr !

Après une pause trop longue, et voyant que l’heure tourne, une photo de groupe marque la fin de la récré : il est temps de redescendre, surtout que Le Père doit aller chercher punk2 au-dessus de Nyon à sa journée d’échecs et qu’il lui reste plus d’1h15 de route, si tout va bien !

On entame la descente, à un bon rythme, sur un chemin de neige. Notre jeune organisateur nous abandonne avec sa chère et tendre à la hauteur d’Ovronnaz : après 2’300 m de dénivelé, et plus de kilomètres que nous, il va au centre thermal. Nous poursuivons et décidons de suivre la route un moment pour éviter de repasser par un passage neigeux.

Après avoir retrouvé le chemin de randonnée, nous continuons à un assez bon rythme avec pas trop de pauses. Route, chemin, route et un chemin que nous avons pris à la montée. Nouveau passage par la passerelle à Farinet… La seconde fois n’est pas meilleure que la première, mais il franchit l’obstacle.

Dans une pente un peu raide, Le Père voit son prédécesseur glisser et n’a pas le temps de ralentir assez… Il glisse et se rattrape sur la main droite.

Le Père est boueux, s’essuie les mains sur son moule-paquet à manches longues et son pull (la classe internationale) et repart, constatant juste un simple trou dans la main qui saigne un peu. Il se réjouit que la boue resalisse ses chaussures : après le passage par la neige, ses pauvres Hoka paraissaient presque neuves et il voulait s’épargner la honte d’avoir des chaussures en bon état !

On arrive à la voiture. 24km, 1’328m de dénivelé, mais en 4h, pas génial mais très belle et sympathique sortie ! Rapides au revoir et remerciements, Le Père repart fissa direction l’autoroute pour aller chercher junior !!! C’est chaud : junior finit à 16h et le GPS annonce déjà qu’il va arriver à 16h13…

Malgré qu’il voyage dans un immonde Bus, trop lourd et profilé comme un tank d’ancienne génération, Le Père est confiant : en poursuivant avec motivation ses violations de la loi sur la circulation routière, il commence à grignoter des secondes… Jusqu’à ce qu’il atterrisse dans un bouchon avant Monthey… Le GPS le fait sortir de l’autoroute, Le Père jure à intervalles réguliers et insulte tout usager de la route qui circule dans sa direction.

Il reprend l’autoroute à l’entrée du canton de Vaud, dans les bouchons jusqu’à l’échangeur de Vevey. C’est avec moins de 6 minutes de retard qu’il arrive finalement pour récupérer no 2 qui joue encore avec ses collègues.

De retour à la maison, nouvelle balade avec punks 5 et 6 le long des voies ferrées… En rattrapant le p’tit dernier par la main, Le Père réalise qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark… De retour au bercail, la partie cuisine se complique, sa main droite lui fait mal… Il a du mal a soulever un couvercle de casserole et sortir son téléphone devient problématique…

Couchage des punks commence. Madame, qui se sent mal, va s’allonger.  6 et 5 sont couchés rapidement, Le père lit pour punk 4 puis punk 3. La princesse va se coucher d’elle-même, ne reste que no 2. Lorsqu’il l’envoie au lit, Le Père hésite : partir à l’hôpital avec Madame HS ? Y aller demain ?

Madame descend, elle a dormi et va mieux. Le Père prend le minimum nécessaire : 3 livres, à boire, un peu à manger et ses affaires. Départ pour les urgences de l’hôpital de Nyon, en plein Corona virus, ça sent la soirée romantique et joyeuse !

4h plus tard, alors qu’il commence à songer à dormir sur les sièges miteux et pleins de virus des urgences, contemplé par le barbu ébouriffé du SIR s’occupant de la réception de nuit, qui porte un masque FFP2 « bec de canard », un médecin vient enfin s’occuper de lui ! La doctoresse (il n’a pas vérifié ses papiers, du fait de la fatigue et de l’âge, mais est persuadé qu’elle est trop jeune pour être autorisée à exercer la médecine !!!) lui indique qu’il doit faire une radio… Nouvelle attente, son premier livre est terminé.

La radio est faite rapidement, re nouvelle attente !

Un jeune homme arrive et commence à préparer du matos…

  • La doctoresse ne va pas revenir… Elle vous appellera demain pour confirmer quand elle aura parlé avec le chef de service.
  • Euh… Ok, mais j’ai quoi ?
  • Fracture, légère, mais fracture. Je vais vous mettre un plâtre…
  • Meeeeeerdeeee !
  • Désolé… Vous vous êtes fait ça comment ?
  • En redescendant d’une bosse, glissé connement quasiment à la bagnole…
  • Classique… Je me suis fait ma plus belle entorse sur tel trail, tout à la fin, dans le dernier kilomètre, sur du béton, un simple caillou !
  • Vous avez fait du trail ?!
  • J’étais en équipe de France de course d’orientation… J’ai fait l’UTMB il y a longtemps…
  • Ah, ça c’est long… Jamais fait aussi long, j’étais sur la TDS l’année passée !
  • Waouw ! Il y a du monde aujourd’hui… Lorsque que je l’ai fait il n’y avait pas autant d’inscrits que de nos jours…

Je suis maudit des glandes, mais au moins l’urgentiste est sympa…

Meeeeeerdeeeee ! Comment je vais me doucher ? Me laver les mains ? Dormir ? En quittant les urgences, à 3h30 du mat, sous une pluie battante, pardon, sous une légère bruine, comme on dit en trail, Le Père broie du noir… Enfin du foncé ? De l’anti-blanc non latéralisé ? Enfin c’est trop tard pour qu’il en ait encore quelque chose à faire !

Bon, de toute façon, dormir c’est pour les faibles et je dormirais quand je serai mort !!!

Restez forts, et reposez-vous, la semaine n’est pas finie !

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