107 – La folie… Toujours…

Ami du vent et du cirque, bonsoir !

Alors que n° 6 est allongé sur la table, jouant avec une petite voiture comme un bienheureux, sa grande sœur larve sur son téléphone portable, répandue sur un fauteuil telle la flaque d’urine de mangouste dans la pampa…

Elle interpelle Le Père :

« Papa, je peux éclater mon frère avec ta chaussure ?

« Le tout petit ?

« Non, lui il est trop mignon ! N°2 !

« Je n’ai pas assez de paires de chaussures de course pour pouvoir les abîmer inutilement…

« Avec une bûche alors ?

« On n’a pas beaucoup de bois pour finir l’année…

La princesse est un peu remontée contre son frère pour une raison ou une autre, ou sans raison d’ailleurs, rien de très surprenant jusque-là, il suffit de temporiser un peu et ça va passer… Les intrusions dans les chambres des uns ou des autres avec pillage et dérangement des locaux sont monnaie courante et n° 6 n’est pas en reste au sein de l’équipe des fauteurs de trouble, occasionnant moult dégâts malgré sa petite taille…

Mademoiselle est rentrée de camp de ski la veille… Une semaine sans frères lui a laissé le temps d’oublier à quel point ils sont uniques mais peuvent surtout être excessivement agaçants, bruyants ou envahissants… Une semaine pour concentrer son énergie positive et créatrice sur le ski, les autres écoliers, la nature et elle est de retour, un tantinet fatiguée par le ski et le manque de sommeil, pas super heureuse de retrouver ses frères qu’elle adore détester et provoquer…

Heureusement, c’est le weekend ! Un weekend calme et décontracté qui débute samedi matin… Le Père se réveille à 8h pour superviser n° 4 qui doit avoir mangé et être à peu près habillé pour partir pour les échecs… Enfin partir… Pour que Le Père le chaufferise à son cours d’échecs, bien qu’il ait été avantageusement équipé de jambes par ses parents, ainsi que d’un vélo, junior préfère l’option chauffeur ! On ne saurait lui en tenir rigueur, mais le samedi matin tôt, ça irrite Le Père !

Le cours dure 1 heure, mais il faut rentrer surveiller les autres pour qu’ils laissent dormir Madame un peu plus longtemps, si par miracle n° 5 n’est pas déjà allé lui faire remarquer qu’il fait déjà jour depuis un moment…

Peine perdue, ils ont déjà fait trop de bruit, même la Princesse est sortie du lit et est donc de mauvais poil… Enfin de poil moyen : elle a remarqué que sur la table trônent 2 tresses toutes neuves et que le bocal de Nocciolata, sorte de nutella sans la daube et l’huile de palme, format adulte, est de sortie, ce qui a toujours un effet positif sur son humeur… Pas au point de la rendre gentille, inoffensive, agréable et souriante, il ne faut tout de même pas exagérer, mais l’on peut presque l’approcher sans risque pour sa vie…

Donc après un bref passage au logis, Le Père repart chercher no 4, avec en tête de refaire le plein du MPPT2 (Multiple Purpose Punk Transporter 2) en prévision du déplacement du lendemain… Il récupère n° 4 et part à Nyon chercher des légumes pour éviter la famine crasse, le frigo ayant été sauvagement dévasté par des forces maléfiques…

Le marché est blindé de monde et le premier étal laisse Le Père sur sa faim… Il doit donc aller encore plus loin faire la queue devant un étal bio, pris d’assaut par des hipsters locaux et des écolos de tout poil prêts à en découdre pour une endive ou un salsifis…

Le Père n’a peur de personne et tient donc tête à ce microcosme bruyant pendant que junior s’impatiente… Il repart avec sa liste d’achats plus ou moins complétée, ainsi que junior…

Je sais, lecteur attentif, je trouve aussi et suis reconnaissant que toi, au moins, tu saches apprécier cela à sa juste valeur ! Oui, Le Père quitte régulièrement le domicile conjugal et revient, tout aussi régulièrement, avec le même nombre de punks… Quasiment tous en bon état, ce qui n’est pas rien !!! Et personne ne semble s’émouvoir ou ne le félicite pour cet exploit sans cesse renouvelé ! Le monde va définitivement très mal : on n’apprécie plus les choses exceptionnelles et personne n’est plus ébahi devant une performance, répétée qui plus est !

De retour au bercail, Le Père mange un peu, en vitesse. Madame est partie en vélo apporter n° 2 aux échecs et repart, à la suite de requêtes insistantes de n° 3, pour aller faire un autre tour, toujours en vélo… La bicyclette est cette fois lestée des n° 5 et 6, histoire que Madame travaille un peu sa musculature ! Pendant ce temps, Le Père en profite pour se reposer et se détendre en faisant une soupinette…

Au retour des cyclistes, affamés, le repas commence dans le brouhaha, les cris et les rires, malgré les tentatives parentales d’appel à l’ordre… Avant que Le Père ne reparte, Madame réenfourche sa fidèle monture pour aller rechercher n° 2 aux échecs… Affronter les punks au quotidien entretient quand même le physique !

@Le Chat, Geluk

Le Père emmène La Princesse aux EPFL pour son cours de robotique pour les filles… Contre toute attente, il ne s’agit pas d’une initiation aux arts des robots ménagers et autres mixers, mais bien d’un cours de programmation de robots, dédié aux jeunes filles, destiné à susciter des vocations… Pas pour le ménage, futur jeune père conservateur, sois attentif bon sang !

Une fois Mademoiselle déposée, il fonce à la cafét pour profiter de sa liberté temporaire pour pondre une chronique exceptionnelle, drôle et brillantissime (comme d’habitude me diras-tu, lecteur obséquieux ! Merci, merci, mais pas trop de cirage, je vais rougir ! Ca fait plaisir quand même tous ces compliments et lettres d’amour… de harpies féministes haineuses qui souhaitent sa mort dans d’affreuses souffrances… Il se peut que Le Père ne soit finalement reconnu qu’à titre posthume !).

La journée se finit dans le tumulte et le stress, comme il se doit.

Le lendemain, La Princesse effectue un cours d’initiation au tir. Elle en ressort excitée comme une puce tombée dans le café de Lance Amstrong et ravie et part en disant au moniteur : « A la semaine prochaine ! ». Motivée et pas peureuse, elle oublie un peu l’agenda, le temps et le coût des choses, mais son enthousiasme fait plaisir à voir !

L’après-midi est organisée : Madame emmène les punks au cirque ! Dit comme ça, rien de compliqué et de spécial : tout le monde peut le faire, non ?! Je te laisse juge, lecteur rôdé et pragmatique…

Madame part, seule, à pied, pour se rendre à Rolle, le cirque étant à Rolle (logique, reste concentré, lecteur fidèle, ça va se gâter) ! Le ciel est menaçant, mais Madame veut se préparer un minimum pour les quelques jours de marche, avec son père, en France entre le midi et les Puys, durant les vacances pascales… Le Père a ses trails, Madame est aussi autorisée à avoir ses hobbies, bien qu’elle puisse déjà s’épanouir en cuisine, ménage et autres distractions ludiques, pour lesquelles elle a même sa pièce dédiée : la buanderie…

Je profite de cette fantastique chronique pour saluer, une nouvelle fois, mes nombreuses lectrices féministes militantes – et donc dénuées de tout humour – et les remercier pour leurs courriers nombreux !

Il est convenu que Le Père rejoigne Madame avec le MPPT2 chargé de punks. Comme il est joueur et manque aussi d’entraînement (à ce stade de l’année, il a le dynamisme et la ligne du loukoum fourré au beurre et frit à l’huile de vidange…), il pense rentrer avec n°6 dans sa poussette, à pied, rien de bien exceptionnel…

C’est sans compter sur la puissance maléfique et emplie de haine envers Le Père qui sévit dans la région… La météo ! Avec ses hordes de météorologistes qui travaillent d’arrache-pied à pourrir la vie du Père…

Or donc, le ciel menace. Trois gouttes tombent, tel le débit entraîné par la lithiase rénale, mais rien qui ne puisse effrayer Le Père, pas plus que la brise légère qui ébouriffe junior alors qu’il essaie de fuir lâchement sur le parking pendant que Le Père discute avec Madame…

Les Punks et Madame entrent dans le chapiteau et Le Père finit par parvenir à attacher n°6 sur la poussette, malgré une résistance honorable, 2 tentatives de fuites et force cris.

Il prend le chemin, enfin le trottoir, de la maison. A peine l’angle de la rue tourné, le vent augmente en intensité… Le Père est un trailer, a 6 punks, il n’est pas du genre à se laisser dicter son programme par les éléments, et encore moins la météo… Ce n’est pas une petite brise matinale de fin d’après-midi qui va l’empêcher de marcher jusque chez lui, non mais des fois !?

Vu la force du vent, junior retient son souffle, comme beaucoup de jeunes de son âge… Le Père magnanime décide donc de tourner la poussette pour que punk 6 le regarde. Malgré les efforts du Père pour le garder couvert et au chaud, junior continue de sortir ses mains de sous la couverture pour montrer chaque voiture qui passe, le moindre oiseau ou les avions… C’est excessivement irritant, mais Le Père n’a pas songé à prendre de quoi ligoter l’impudent…

La progression se poursuit, ralentie par le vent et le froid. Le Père prend un chemin raide et rejoint la voie de chemin de fer, pour faire plaisir à junior. Par endroit le courant est si fort qu’il soulève un peu la poussette dont la prise au vent parvient, pour une fois, à contre balancer le poids important de n° 6… Non, lecteur insensible, junior n’est pas gros… Il est juste très dense !

Le Père arrive à la maison finalement quasiment en même temps que Madame et les punks, transit de froid et content que ce calvaire touche à sa fin.

Les punks sont nourris, préparés et mis au lit dans la pagaille et le désordre et, une fois le calme revenu, vers 23h donc, Le Père commence à se réchauffer…

Va dormir, lecteur éperdu, le weekend arrive et Le Père va bientôt revenir pour te raconter ses périples en l’absence de Madame !

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