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Elsa, 10e maman formidable

Bonjour,

En cette journée des droits de la femme, je vous présente ma 10e maman formidable! Déjà 10 fois que vous pouvez lire le quotidien et le ressenti de ces mamans extra.
Ces articles servent à mettre en lumière le travail exceptionnel et pas toujours reconnu (ni par la société, ni par les proches) que font toutes les mamans, et les mamans de familles nombreuses encore plus.

Aujourd’hui donc, je vous présente Elsa, 32 ans, maman de 3 garçons (Darrell 6 ans, Julian 4 an et Sydney 14 mois), et qui a eu son 3e un petit peu avant mon 6e 🙂 Merci pour son témoignage sans filtre et très honnête!

 

Est-ce que toi ou ton mari êtes issus d’une famille nombreuse ?
Dans ma famille nous sommes 3, je suis la seule fille et celle du milieu. Mon mari Steve, non, il a une petite sœur.

Et fonder une famille nombreuse, c’était un rêve de petite fille ?
Non pas du tout. Avant de commencer à faire des enfants je n’y pensais pas tellement. Je savais que je voulais des enfants, mais je me posais pas plus de questions que ça.
Par contre, à la naissance du premier, je savais que j’en voulais minimum 3.

Comment a réagi ton entourage, ta famille, à l’annonce d’une 3e grossesse ?
Très bien ! C’est moi qui étais très anxieuse à l’annonce de la 3ème grossesse. Personne ne s’y attendait, et je pensais que j’aurais droit à toutes sortes de réactions négatives, à tort.

Raconte-nous une journée type de ta semaine.
Je travaille à 80% avec 2h de trajet aller-retour. Mon mari est à 100%.
Quand je travaille : je me lève vers 5h45-6h00 et je pars quand tout le monde commence à se lever ou avant. Mon mari s’occupe des enfants le matin et les amène les 3 à la crèche. C’est en général moi qui vais chercher les enfants vers 17h15. Puis on rentre et on mange, le bain, etc…On couche nos enfants vers 19h30 environ.
J’essaie de faire 3 séances de sport par semaine, et mon mari joue de la guitare dans un groupe.
Mon jour de congé, je fais les allers-retours à l’école pour le grand.

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans la gestion d’une famille nombreuse ?
Le temps qu’on arrive à accorder à chacun pour qu’ils ne soient pas noyés dans la masse. Mon deuxième a une position délicate dans la fratrie, et je pense qu’il aurait besoin de ses parents rien que pour lui parfois. Mais c’est très compliqué.
Je trouve aussi compliqué de faire avec les horaires et les besoins de chacun, le bébé qui doit dormir ou manger à telle heure. Mais on est plus souple avec le 3ème, et il est plus patient qu’un premier 🙂
Et je trouve que la masse de tâches ménagères est vraiment importante avec 3 ! En tout cas avec notre 180% à nous deux et pas de femme de ménage, on peine à suivre :-/

Est-ce que tu as de l’aide ?
Oui ! Mes deux aînés sont gardés un jour par semaine par mes beaux-parents.
Les 3 vont un soir par semaine dormir chez mes parents depuis peu, c’est ma mère qui les amène à la crèche le lendemain matin.
Mes parents aiment beaucoup les avoir, ils les prennent parfois une nuit le week-end aussi, bien qu’ils travaillent à 100%. Ça nous permet de recharger un peu les batteries.
Sinon les oncles, tantes ou marraines viennent aussi parfois les garder un soir à la maison qu’on puisse sortir un peu.

Qu’est-ce qui te manque le plus depuis que tu as 3 enfants ?
Me poser et n’avoir rien à faire.
Trouver du temps de qualité pour moi, mes enfants, mon couple, ma famille et mes amis.
Heureusement, j’arrive à faire du sport environ 3x/semaine ce qui me permet de m’évader un peu et de me recharger.

Si tu avais une baguette magique…
Une belle maison/un bel appartement avec une chambre pour chacun, pour qu’ils puissent avoir chacun leur espace à eux sans être envahi par leurs frères. Les deux aînés dorment ensemble, mais on sent bien qu’ils auraient besoin chacun de leur espace à eux, surtout le deuxième qui aime parfois se mettre tranquille dans un coin et jouer seul et qui dormirait certainement plus tard le matin.

Pourrais-tu partager avec nous de beaux moments de grossesse ou d’accouchement ?
Je n’ai jamais spécialement aimé les grossesses. J’avais beaucoup de problème veineux qui m’ont causé beaucoup d’inconfort et des arrêts de travail précoces.
Les 3 accouchements vraiment bien par contre, accompagnée par une de mes meilleures amies qui est sage-femme et la marraine de notre petit dernier. Des moments très intimistes donc, même dans les murs de l’hôpital. De très beaux souvenirs hors du temps.

Qu’as-tu appris avec ces nombreuses maternités ?
La patience (en tout cas j’essaie).
Je trouve qu’avoir des enfants autour de soi est vraiment quelque chose d’enrichissant et permet d’en apprendre beaucoup sur soi-même et ses limites. Mais aussi ses ressources insoupçonnées. J’ai un rythme de vie aujourd’hui que je n’aurais jamais envisagé il y a 10 ans, ça m’aurait alors paru infaisable.

Que conseillerais-tu à une maman qui hésite à se lancer dans l’aventure « famille nombreuse » ?
Je ne suis pas spécialement pour la tendance qui est de donner une image absolument idyllique de la maternité/parentalité sans jamais oser en relever les aspects plus difficiles.
Je me suis récemment sentie vraiment à la limite, à fleur de peau, à la limite de ce qu’on peut appeler le burn-out. Mais j’ai pu l’exprimer, à mon mari en premier, puis à mes amies. Je me suis sentie soutenue et aidée, ce qui m’a aidé à me reprendre très rapidement. J’ai trouvé positif de voir que je pouvais ressentir une limite et l’exprimer.
Mais en somme, je dirais à cette maman la vérité : soit que je trouve que c’est beaucoup de travail d’avoir 3 enfants (en tout cas avec peu d’écart comme les miens), et qu’on a encore moins de temps pour soi et ses proches. Il faut un couple solide, une très bonne organisation et répartition des tâches et être prêts à cet investissement.
Mais aussi que c’est super de les voir grandir ensemble, accueillir un nouveau membre dans la famille reste un moment exceptionnel. Sans mon 3ème j’aurais toujours ressenti un vide je pense.
C’est évidemment pas facile d’avoir une famille nombreuse, ce ne sont pas que des moments roses, mais ça vaut clairement le coup ! Il faut toutefois analyser chaque situation personnelle sous plusieurs aspects.

Penses-tu à un autre « petit dernier » ?
J’étais sûre que je n’aurais pas envie d’un 4ème après le 3ème, je l’avais d’ailleurs promis à mon mari. Mais comme on dit, le cœur a ses raisons que la raison ignore 😉 .
Plus sérieusement, je ressens beaucoup d’ambivalence. Avoir des enfants autour de moi est quelque chose que j’aime vraiment. Je suis vraiment fière de la famille qu’on a construite autour de nous, mon mari et moi. Je trouve qu’on gère ça très bien et c’est vraiment enrichissant, même si parfois on rêve de souffler un peu. Mais je ne pense pas qu’il y en aura encore un. L’envie me quitte peu à peu je crois, même si je n’arrive pas encore à dire définitivement non.
Nous avons 3 garçons et je pensais un temps que cette envie toujours présente cachait le désir d’avoir une fille. Mais pour finir, je ne crois pas, je pourrais me réjouir d’un 4ème garçon. Et nous venons d’avoir une nièce que je vais pouvoir gâter:-).
Pour mon mari par contre, ça semble plus clair, il ne souhaite pas un 4ème. Mais il m’a déjà aussi dit que si notre situation avait été différente, il aurait pu en avoir 4 ou 5. C’est vraiment un père très investi qui aime beaucoup avoir ses fils autour de lui. Ses enfants lui manquent rapidement.

Quelque chose à ajouter?
Je m’étais jamais vraiment projetée à la tête d’une famille nombreuse, mon mari non plus. Mais on est vraiment comblés par nos 3 bonhommes qu’on adore. Je suis contente qu’on se soit laissés guider par nos envies.

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